Le château de Wiltz

Brève promenade historique au château de Wiltz

Une situation centrale et éminemment stratégique, au cœur des Ardennes luxembourgeoises – qu’on appelle ici l’Oesling explique le peuplement du bassin  de Wiltz à une époque très ancienne. Les habitants de cette pittoresque cité située à 54 kilomètres de Luxembourg sont dépositaires d’une histoire riche en événements remarquables. Ainsi l’église décanale dont la construction de la tour remonte à l’époque romaine et dont des traces de constructions annexes, de caractère profane, datant du onzième siècle, témoignent de l’état des lieux au Moyen Age.

Cette évolution s’explique selon toute vraisemblance par une situation privilégiée à la croisée des anciennes voies de circulation reliant les villes des Ardennes belges et, au-delà, les villes marchandes flamandes et hollandaises. AU treizième siècle les Seigneurs de Wiltz, cherchant à s’établir dans un site propice, construisirent un château fort fut rapidement reconstruit. Vers le milieu du quinzième siècle la localité subit une deuxième destruction à la suite de la résistance des nobles de la région aux troupes de Philippe de Bourgogne. La tour carrée, située au nord-ouest, et la légendaire tour des sorcières, située à l’est des jardins, constituent les parties les plus anciennes du château. Érigée en 1573, la tour des sorcières à fait l’objet de deux restaurations. Le toit de cette tour à plusieurs étages porte la figure légendaire du Comte Jan revêtu de son armure et portant bouclier et épée. C’est lui que les habitants ont choisi pour être le gardien de la cité. Le nom de la tour évoque des temps sinistres, car la légende rapporte qu’elle servait de prison pour les femmes accusées de sorcellerie, en attendant leur condamnation et une mort cruelle. La tour carrée du treizième siècle servait d’entrée au premier château accessible par un pont-levis en bois. À droite de celui-ci se trouvait le tilleul sous lequel la justice était rendue, ce qui explique le nom de ce lieu-dit: Lannepesch.

 

Historique de la construction du château

Le poète  local Franz Binsfeld (1891 -1956) est l’auteur d’un hommage  littéraire au Comte Jan – Jean VI de Wiltz:

„Grof Jan kuckt voam Hexenturem sou schwaarz an sou daïschter erof, ëm d’Maueren duddert de Sturem a rëselt a rabbelt um Grof.“

Cette vénération du Comte Jan n’est pas due au hasard.

Sous son règne (1607-1648), en l’an 1631, fut commencée la construction du château dans sa forme actuelle. La guerre de Trente Ans, les épidémies et les famines retardèrent les travaux et le corps du bâtiment central ne fut terminé, qu’un siècle plus tard, vers 1720. L’ancienne chapelle du château date de 1722 et en 1727 fut construit l’escalier extérieur monumental qui mène aux jardins. C’est dans ce cadre somptueux avec l’imposante façade du château en mur de scène que se déroule le festival de Wiltz de réputation mondiale. Lors de travaux de rénovation dans la cour (1956), on a retrouvé les fondations du premier château de treizième siècle.

 

Chronique des Seigneurs de Wiltz

Les seigneurs de Wiltz appartiennent à la plus ancienne noblesse du pays, leur arbre généalogique remonte à la fin du onzième siècle. Les premiers d’entre eux portaient le titre de Châtelains d’Arlon, Wiltz était donc placée sous suzeraineté arlonnaise.

Lors de la première croisade on retrouve les seigneurs de Wiltz aux côtés de Godefroi de Bouillon.

Amadeus de Wiltz fut un des invités de marque au mariage de la Comtesse Ermesinde avec Walram de Limbourg (1214). Le plus ancien sceau conservé de la maison de Wiltz, apposé sur un document de l’époque de Walter III., date de 1256.

Suite aux luttes pour la succession au sein de la maison de Limbourg, les seigneurs de Wiltz s’allièrent à Henri VI, Comte de Luxembourg, lors de la bataille de Worringen contre les Brabançons (1288). Cette bataille sanglante coûta la vie à nombre de chevaliers luxembourgeois et Walter IV de Wiltz finira au fond d’un cachot ennemi, non sans avoir réussi à blesser au bras le Comte de Brabant.

En 1437 Godart IV de Wiltz confirma les privilèges de la ville. Sous Hartard la maison de Wiltz fut élevée au rang de baronnie et en 1598 Jean V se prévalait du titre de « Baron de Wiltz, Stadbredimus, Buzy Coseigneur de Clervaux, Conseiller du Roi d’Espagne, Capitaine et Prévôt de Thionville ». Son fils Jan VI accéda au titre de comte en 1629 et fut nommé Gouverneur du Duché de Limbourg en 1640. En 1656 sa nièce Marie-Marguerite épousa le comte français Christophe de Custine d’Auflance. Après la mort de son oncle et de ses deux frères, elle prit la succession. Le dernier comte de Wiltz, Théodore François de Paule de Custine, quitta la ville de  en 1793 avant l’arrivée des troupes révolutionnaires françaises et mourut à Bamberg en 1799.

Tous ses biens nationaux furent confisqués au titre de biens nationaux et mis aux enchères publiques. A la lecture du testament en 1801, les descendants de la sœur du dernier comte, Marie-Thérèse Victoire de Custine et son époux Innocent-Marie Comte de Vassinhac d’Imécourt, firent valoir leurs droits à l’héritage de leur oncle. Après être restés propriété privée pendant plus d’un siècle et avoir servi de pensionnat aux Sœurs de la Doctrine Chrétienne, les bâtiments du château furent acquis par l’État luxembourgeois dès 1951 pour y installer une maison de retraite.

 

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